Régime. À lui seul, ce mot évoque bien des émotions. Mais quelle en est sa définition exacte? Selon le dictionnaire, le régime désigne le type d‘aliments et de boissons consommés quotidiennement par une personne ou un groupe. En ce sens, il s‘agit de la nourriture que nous consommons dans le cadre de notre mode de vie, qui est également influencé par notre culture et notre tradition. Mais aujourd‘hui, le mot «régime» a une connotation négative liée à la restriction, à la privation, au comptage des calories et à la notion de «moins, c‘est mieux» appliquée à l‘alimentation. On imagine un régime draconien que l‘on suit pour perdre du poids ou rester svelte. Son association avec la restriction et la privation de joie est un facteur qui peut influencer négativement notre relation avec l‘alimentation et la santé.
La nourriture est notre carburant, c’est elle qui nous donne de l’énergie. Si vous êtes un athlète ou que vous faites du sport régulièrement, ce concept ne vous est pas inconnu. La façon dont nous nous alimentons et les choix alimentaires que nous faisons ont un impact sur nos performances, notre endurance et notre clarté mentale. En ce sens, c’est la qualité de la nourriture consommée, et non seulement la quantité, qui fait la différence. Le calcul des calories associé à un régime est un piège dangereux. Non seulement il nous déconnecte de notre corps et il crée de l’anxiété, mais il rompt le lien avec ce que nous mangeons. Quand la nourriture n’est plus qu’une série de chiffres, nous laissons la place à des réflexions du type «j’ai fait du sport, j’ai droit à une part de gâteau». Cela suppose que la dépense énergétique antérieure d’un exercice peut compenser ou neutraliser le gain énergétique du gâteau. Ce point de vue sur la nourriture est non seulement peu réaliste, mais il assimile aussi cette dernière à un ennemi qui nous empêche d’atteindre nos objectifs. Ou pire, à une source de culpabilité et de honte.
Malheureusement, certaines émotions liées à la nourriture, comme la culpabilité, l’obsession, l’anxiété ou le stress sont monnaie courante. Et leur impact peut être bien plus grand que ce que l’on imagine: elles peuvent influencer notre capacité à digérer ce que nous consommons. En voyant les aliments comme une récompense ou un plaisir coupable, nous oublions leur véritable but. Alimenter notre corps en énergie et en nutriments, lui permettre de se construire et de se réparer ainsi que de fonctionner à son niveau optimal est la principale raison pour laquelle nous mangeons. Mais la nourriture est plus que cela, elle relie les gens, elle évoque des émotions d’appartenance et, bien sûr, de pur plaisir. Il est donc très clair que la nourriture est une émotion, et puisque l’émotion est une énergie en mouvement – la nourriture est une énergie. L’intention avec laquelle nous consommons des aliments peut altérer cette énergie, pour le meilleur et pour le pire. L’alimentation intuitive est de plus en plus populaire ; ce concept n’est pourtant pas nouveau. C’est une intégration dynamique corps-esprit de l’instinct, de l’émotion et de la pensée rationnelle. Elle nous pousse à nous reconnecter avec notre corps et ses besoins. Être en contact avec notre corps physique, ainsi qu’avec nos émotions, nous permet de reconnaître quand et à quel point nous avons vraiment faim, ainsi que les types d’aliments dont notre corps a besoin en ce moment. Nous savons ainsi reconnaître si cette faim est liée à un besoin physique ou émotionnel. Cette prise de conscience nous aide à faire les bons choix pour notre santé et nos besoins réels.
En connaissant clairement nos besoins, nous renouons avec nos valeurs. Et avec des valeurs claires, nous sommes capables de répondre à la question «pourquoi je mange cet aliment maintenant?» d’un point de vue sincère. Nous sommes tous nés avec un corps magnifique à la forme unique. Et bien que cette forme nous ait été donnée et que nous ne puissions pas la contrôler complètement, nous sommes maîtres de nos choix. Ces choix que nous faisons au quotidien et l’impact qu’ils ont sur notre santé, notre bien-être, nous pouvons mieux les comprendre. Pour changer notre rapport à la nourriture et à la santé, commençons par retrouver le véritable sens du mot «régime»: c’est un mode de vie, pas un programme restrictif de court terme.
Pour aller plus loin, prenez conscience de vos émotions liées à la nourriture et notez-les. Demandez-vous si ce processus est agréable. Si ce n’est pas le cas, il faut le modifier.
Écrivez les raisons qui fondent vos choix alimentaires quotidiens. Étudiez-les et si vos raisons sont incompatibles avec ce que vous voulez être, changez-les. Permettez-vous d’éprouver du plaisir à manger sans culpabilité. Si vous décidez de manger une part de gâteau, profitez-en pleinement et ne vous en souciez plus. Ensuite, passez à autre chose et revenez vers des choix qui vous permettront d’atteindre vos objectifs.
La création de nouvelles habitudes et l’amélioration de nos choix alimentaires doivent s’accompagner de joie, d’énergie positive et de bien-être. Oubliez les chiffres! N’oubliez pas que la nourriture établit des liens – elle transfère de l’énergie. Célébrez-la!
Ce n’est que lorsque nous nous sentons bien dans notre peau et en paix avec notre alimentation que nous pouvons vraiment améliorer notre santé et notre bien-être, et en prendre le contrôle.